Le piano
Ce soir Maurice il va à un concert de jazz.
Maurice il aime pas le jazz, mais il n'aime pas pas non plus.
C'est juste qu'il connaît pas.
Alors ce soir, il découvre.
D'abord la mairie du Xème. C'est grand.
Ensuite l'accueil de la mairie du Xème.
"Euh, excusez moi c'est où la salle des fêtes ?
- c'est marqué sur le panneau ! Deuxième étage !"
Maurice, la prochaine fois, il tournera un peu la tête avant de poser des questions.
Alors Maurice, il va au second, par l'escalier central, avec le tapis rouge. L'escalier il s'arrête pas au premier, mais il se termine au second. Heureusement sinon Maurice il serait allé au troisième.
Maurice il remarque Angélique. Angélique, elle milite avec Maurice, est suppléante du député et maire adjoint, chargée de la culture.
Maurice il va lui dire bonjour.
"Bonjour, ça va ?
- Salut, ben t'arrives en pleine panique. Il est 8H moins 5, et le piano est dehors, au lieu d'être dans la salle".
Le concert il commençait à 8H.
Maurice, il aurait su, il aurait pas avalé son kebab en 10 minutes, il serait tranquillement passé chez lui, aurait fait la vaisselle, fait bouillir de l'eau, cuit des pates et il les aurait gentiment avalées en 5 minutes.
Dans l'escalier ils sont en train de monter le couvercle.
Ca a l'air lourd.
Mais le plus lourd, c'est quand ils apportent la structure avec les cordes et les bidules. Là, ouh là, oui, ça transpire à goutes sévères.
Maurice il est autorisé à rentrer dans la salle, mais comme il est gentil, il laisse tout le monde passer, alors Maurice, couillon, il est debout.
Heureusement arrive Michel. Michel, 43 ans, pousse un chariot avec 25 chaises.
Maurice est assis, le piano finit d'être monté.
C'est solide un piano. Même pas besoin d'être accordé après transport, rien. Maurice, il est impressioné.
Le concert commence avec une demi heure de retard.
Il y a une dame (Leah Chase) qui chante et un monsieur (David Torkanowsky) qui joue du piano.
René dit souvent "Une fausse note, c'est une fausse note. Deux fois la même fausse note, c'est du jazz".
Et ce soir, David c'est clairement un grand jazzman.
Maurice, il est moins sensible au chant.
Les gens continuent d'arriver, jusque 21h15 environ. Maurice est un peu surpris, mais Angélique le rassure.
"C'est normal, c'est un public de jazz.
- ah"
Après 21H15, c'est l'inverse, les gens ont tendance à partir pendant les morceaux.
"C'est normal, c'est un public de jazz.
- ah"
C'est tellement normal que même Leah en plaisante.
"I close my eyes a few seconds and when I open them, people have disappeared ! You shoudda beware !"
Maurice, lui, il passe un bon moment. David, il est vraiment fort, mais il est pressé, dès le concert fini à 21H30, il sort de la salle et disparaît.
Seule une petite partie du public a réussi à le précéder.
Après le concert Maurice il va prendre un verre avec les autres militants et les artistes (sauf David) dans le bureau du maire.
Là il rencontre Geneviève, une dame qui a le même nom de famille que le maire. Elle est sympathique. Surement une autre militante.
Il y a aussi André. André il travaille à la mairie.
On discute de l'incident du piano et on évoque le piano droit qu'il y avait au fond de la salle. André il le connaît bien ce piano.
"Jouer sur ce piano ? Hé c'est rire et chanson ! Il manque des cordres, il a pas été accordé d'puis des années."
Angélique, un souvenir lui revient.
"Mais dis moi André, t'es pas musicien, toi ?
- Ouais, moi je suis harmoniciste ! Et avec mon groupe on te la remplirait ta salle. Bon ce serait pas le même public, ça se finirait à la bière. Nous en général, on joue plutôt dans des bars, des regroupements Harley, ... ce genre de trucs quoi !
- On pourrait faire quelque chose. T'en as parlé avec Thibault ?
- Ouais. Il m'a dit de faire un dossier ! Un dossier ! Qu'est-ce que je vais m'emmerder avec un dossier ? On a fait 600 concerts, on a jamais de dossier !"
C'est sur ces paroles pleine de bon sens que Maurice s'éclipse.
Maurice il aime pas le jazz, mais il n'aime pas pas non plus.
C'est juste qu'il connaît pas.
Alors ce soir, il découvre.
D'abord la mairie du Xème. C'est grand.
Ensuite l'accueil de la mairie du Xème.
"Euh, excusez moi c'est où la salle des fêtes ?
- c'est marqué sur le panneau ! Deuxième étage !"
Maurice, la prochaine fois, il tournera un peu la tête avant de poser des questions.
Alors Maurice, il va au second, par l'escalier central, avec le tapis rouge. L'escalier il s'arrête pas au premier, mais il se termine au second. Heureusement sinon Maurice il serait allé au troisième.
Maurice il remarque Angélique. Angélique, elle milite avec Maurice, est suppléante du député et maire adjoint, chargée de la culture.
Maurice il va lui dire bonjour.
"Bonjour, ça va ?
- Salut, ben t'arrives en pleine panique. Il est 8H moins 5, et le piano est dehors, au lieu d'être dans la salle".
Le concert il commençait à 8H.
Maurice, il aurait su, il aurait pas avalé son kebab en 10 minutes, il serait tranquillement passé chez lui, aurait fait la vaisselle, fait bouillir de l'eau, cuit des pates et il les aurait gentiment avalées en 5 minutes.
Dans l'escalier ils sont en train de monter le couvercle.
Ca a l'air lourd.
Mais le plus lourd, c'est quand ils apportent la structure avec les cordes et les bidules. Là, ouh là, oui, ça transpire à goutes sévères.
Maurice il est autorisé à rentrer dans la salle, mais comme il est gentil, il laisse tout le monde passer, alors Maurice, couillon, il est debout.
Heureusement arrive Michel. Michel, 43 ans, pousse un chariot avec 25 chaises.
Maurice est assis, le piano finit d'être monté.
C'est solide un piano. Même pas besoin d'être accordé après transport, rien. Maurice, il est impressioné.
Le concert commence avec une demi heure de retard.
Il y a une dame (Leah Chase) qui chante et un monsieur (David Torkanowsky) qui joue du piano.
René dit souvent "Une fausse note, c'est une fausse note. Deux fois la même fausse note, c'est du jazz".
Et ce soir, David c'est clairement un grand jazzman.
Maurice, il est moins sensible au chant.
Les gens continuent d'arriver, jusque 21h15 environ. Maurice est un peu surpris, mais Angélique le rassure.
"C'est normal, c'est un public de jazz.
- ah"
Après 21H15, c'est l'inverse, les gens ont tendance à partir pendant les morceaux.
"C'est normal, c'est un public de jazz.
- ah"
C'est tellement normal que même Leah en plaisante.
"I close my eyes a few seconds and when I open them, people have disappeared ! You shoudda beware !"
Maurice, lui, il passe un bon moment. David, il est vraiment fort, mais il est pressé, dès le concert fini à 21H30, il sort de la salle et disparaît.
Seule une petite partie du public a réussi à le précéder.
Après le concert Maurice il va prendre un verre avec les autres militants et les artistes (sauf David) dans le bureau du maire.
Là il rencontre Geneviève, une dame qui a le même nom de famille que le maire. Elle est sympathique. Surement une autre militante.
Il y a aussi André. André il travaille à la mairie.
On discute de l'incident du piano et on évoque le piano droit qu'il y avait au fond de la salle. André il le connaît bien ce piano.
"Jouer sur ce piano ? Hé c'est rire et chanson ! Il manque des cordres, il a pas été accordé d'puis des années."
Angélique, un souvenir lui revient.
"Mais dis moi André, t'es pas musicien, toi ?
- Ouais, moi je suis harmoniciste ! Et avec mon groupe on te la remplirait ta salle. Bon ce serait pas le même public, ça se finirait à la bière. Nous en général, on joue plutôt dans des bars, des regroupements Harley, ... ce genre de trucs quoi !
- On pourrait faire quelque chose. T'en as parlé avec Thibault ?
- Ouais. Il m'a dit de faire un dossier ! Un dossier ! Qu'est-ce que je vais m'emmerder avec un dossier ? On a fait 600 concerts, on a jamais de dossier !"
C'est sur ces paroles pleine de bon sens que Maurice s'éclipse.