Maurice avait demandé un jus d'orange, il a eu un jus d'abricot.

Publié le par Adj

Maurice, il a fini tous les petits trucs qu'il avait à faire et comme il est 18H20, qu'il fait beau et que les oiseaux gazouilleraient s'ils étaient là, Maurice il se barre.

Maurice, il a beau être parti tôt il arrive quand même après Gwemaël. Il est super fort Gwemaël pour arriver avant les autres. Mais il pointe à la brigade roller, ça aide.

Mais le plusse fort, c'est Pierrot. Pierrot, il a une vie comme tout le monde, mais en plus tôt.

Ce soir, on est nombreux, Henri, René, Robert, Dieudonné, Didier -ah Didier!-, Madeleine et Estelle (en fait Estelle, elle s'appelle Roberta, mais tout le monde l'appelle Estelle).

Il y a même André qui passe dire bonjour. André, il est sympa, mais un peu bizarre, il se brosse lesdents avec des morceaux de plastique.

Maurice, il est à un bout de la table. Excentré comme on dit, ou comme un paria plutôt.

Mais Maurice n'en a cure, il écoute et il observe.

Pierrot a serré la main de Robert.

Mais ils se sont assis chacun à un bout de la table. Normalisation en vue ?

En même temps, Pierrot, passe sa soirée à se coller à Gwemaël. Et ils partent en même temps. Est-ce pour rendre Robert jaloux ?

En tout cas, même si ce n'est pas voulu, l'effet marche à plein. Robert s'envoie bière sur bière, finit par s'oublier et mouille son pantalon.

A côté de lui Estelle.

Estelle, Maurice l'a rencontrée il y a presque deux ans.

A l'époque, elle trainait déjà avec Madeleine.

Toutes les deux, elles s'asseyaient dans un parc, jouaient à épier les passants honnêtes et à commenter les repas des malheureux qui avaient choisi le lieu pour déjeuner.
"Non, mais t'as vu à quelle vitesse il mange !
- et regarde sa copine, il lui en propose même pas !
- en plus ils ont l'air bon ses sushis, il prend même pas le temps de les apprécier !
- regarde ! il vient encore d'en avaler un autre !
- c'est pas possible !"

Déjà, à l'époque, Maurice était tombé sous le charme de ce côté faussement mégères, digne des Monty Pythons.

Après vers 21heures, on s'était séparé, chacun était reparti chez soi, sauf Maurice qui devait aller au ciné à minuit (3 Coen : Blood simple, Barton Fink et Miller's Crossing).

Maurice il s'était un peu baladé dans les rues. Il était passé devant le racine Odéon. On passait "The Late George Apley" de Mankiewicz ce soir là.

Il avait demandé à Josianne qui faisait la queue.
"C'est bien"

Elle avait dit oui.

Depuis Maurice est fan de Mankiewicz.

Mais ce soir, Maurice, il est chez Eugène. Il regarde une comédie sociale bien française, limite parisiano-sarthoise.
"Tu veux manger en extérieur à la Défense ?"

Ca tire un peu sur le Rohmer.

Et, Maurice il discute ciné avec Dieudonné.
"Godard !
- Ah... Godard, oui Godard, mais... Tarkovsky !
- Ca Tarkovsky, c'est... pfiouuu, 'fin Pasolini quand même aussi !
- Ah là oui. Effectivement, je crois que tu m'as battu"

Maurice, il aime bien les concours débiles.

Il en aurait bien proposé un, mais... de toute façon l' aurait pas voulu.

C'est dommage parce que Goran Bregovic c'est vachement bien. D'ailleurs, on (Maurice) en parle autour de la table.
"Tu te souviens de ce sketch des guignols ? Quand Kusturica était président du jury, chaque fois qu'il ouvrait la bouche, il était couvert par des musiciens surgissant de partout ?
- Euh ouais ?
- Ben la musique était de Bregovic !
- Ah c'est cool, il est bientôt en concert en France ?
- Ben justement, il est à Corbeil le 27 mai !
- Super"

Pierrot, il pourrait risquer de venir, avec sa douce en plus.

Maurice, il baille, normal, il regarde le résumé du match Arsenal-Machin. Un match où les défenseurs font des passes au goal et où les attaquants ratent leur contrôles.

"C'est pas Nedved, c'est Perceval qui a rasé sa barbichette."

René, il a une capacité impressionante pour reconnaître les gens malgrès leur déguisement.

Maurice, lui il a plutôt une capacité à vouloir rentrer se coucher. Et dès que Dieudonné se lève, il lui emboite le pas.

Dans le métro, Maurice discute avec Estelle, Madeleine et René.
"Si tu prends la guerre des Malouines. Lors d'un engagement, t'avais deux anglais face à trois argentins. Les anglais avaient des Harriers. Classique. Les Harriers, ils sont très bons à 800-900 mètres du sol. En face, les argentins avaient des Mirages très efficaces à une altitude de 2200-2300 mètres. Ce qu'ont alors fait les anglais, ils ont été titiller les argentins, qui les ont suivi, les anglais sont redescendus en accélérant puis sont remontés. Les argentins se sont alors retrouvés en dessous et"

Richard Lenoir ? On finira la prochaine fois.

Publié dans Maurice

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M
Commence pas à me casser mes explications toi !T'es sûr que c'est la musique de chat noir chat blanc qu'ils passaient ? Peut être.(n'empêche que partout sur internet, ils disent que la musique de Chat Noir Chat Blanc -excellent film au passage- est du sous-Bregovic !)Allez. Venez au concert.S'il vous plait.
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F
La musique des sketchs des guignols sur Kusturica, celle de "Chat noir chat blanc", n'est pas de Bregovic : c'est le No Smoking Orchestra, dans lequel Emir joue (mal) la guitare rythmique. Kustu s'est fâché avec Brego avant ce tournage, mettant fin à une décennie de collaboration.<br /> <br /> Fabrice (? Est-ce vraiment lui ?), qui aime bien la précision et l'exactitude.
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M
Le -ah Didier!- est une figure relativement classique dans la langue française. Elle montre l'insistance.(et je t'ai laissé gagner, j'étais fatigué, les pions étaient de la même couleur et le jus d'abricot me pesait sur l'estomac)
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D
Eh ! Pourquoi ce -ah Didier!- !Et puis tu oublies de mentionner la pillée que tu as prise au Morpion ;)Didier
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