Les loukoums.

Publié le par Adj

Papa Legrand est revenu de Turquie. Et il a ramené un petit sachet de loukoums pour Maurice.

Un loukoum c'est magique, c'est tout mou, bon pour la ligne, et dès qu'on le mange, tout soucis s'évanouhit.

Maurice, il tatouille sa tourte au boeuf et ses poivrons.

A sa droite Paulo qui le menace d'une croute de sel. Front of him, John, the mean bastard, and John, his mom's son. Both of them kidding.

Plus loin le beau Jean Bedél, le sourire aux lèvres, dans sa main, une paire de saucisses en cours d'avariment.

Complètent le groupe : Noël aux incisives proéminentes, Brésil aux coups fourrés et Michel qui couve cette faune de sa froideur.

Que cela grouille, Michel. A croire que tous n'ont qu'une seule envie, détrousser son prochain, l'enfoncer encore plus bas que terre.

Ici une orpheline embobinant un garde, là Brésil faisant le tour des receleurs.

Maurice, lui il se sent de plus en plus absent. Il machouille mécaniquement un bout d'absence.

"On pourrait tous les tuer.
- T'avais pas des scrupules, toi ? Ben dis donc, ça a pas duré !"

Des scrupules... non. Un mépris certains pour toutes les êtres du sous-monde, oui sans conteste. Mais faute de loukoums, je ne peux les faire disparaître.

Alors quoi ?

Il fait bien sombre tout d'un coup autour de Maurice.

Le ciel a disparu.

"Jails aren't supposed to be broken in, 'must be much easier the other way."

John has been well taught, surely a good mother, he ain't often wrong. Except
"I can't think of any better ideas than whores to get in.
- Huh ?
- Yeah, whores... prostitutes...
- I know the word, it's just... I don' wanna disguise in that kind o' people"

Le coup rate, en beauté. Heureusement, Noël dans son grand manteau rouge sang sauve l'affaire.

Noël, il maitrise l'art de la menace.

Une crêpe. Pleine de frites. Ce sera le repas. Et toujours pas de loukoum.

U licu vošten
U duši pošten !

La neige a empli la bouche de Michel, elle fond sur ses gencives. Le démon le maintient puissament au sol.

Markab, son ainé, intervient. Une fois de plus.

Michel se demande quelle issue il aurait préférée.

Père est déçu. Markab hérite du commandement des hommes.

Alain pensait trouver son réconfort dans les bras de sa soeur.

Ron sacrifie son oncle au démon pour sa gloire éphèmere.

Damien -ah Damien- n'arrive pas à sauver la fille de son aimée.

Le monde est triste, froid et il n'est nul lieu, même faux, même imaginaire, où se reposer quelques instants.

Madeleine. Didier. Maurice. Fabrice. Robert. Henri. Pascal.

Chez Eugène.

Il fait chaud, on est bien.

On boit, beaucoup. Sans mesure, mais pas trop. On s'échauffe vite, mais l'on reste sage.

Maurice regarde autour de lui, toujours pas.

On parle du bon vieux temps. Du temps où on ne dormait pas la nuit, de ces bonnes soirées que l'on avait passées.

Eugène ce soir, il n'est pas joueur.
"2H, on ferme."

Sur le chemin du retour, certains sont gais. On rit haut.

Tiens une poubelle !

Filles du calvaire, Maurice inspire profondément, ça y est c'est en lui. Un magnifique spleen.

C'est le spleen de celui qui est resté dehors, de celui qui n'a pas réussi à entrer. Le spleen du sobre.

Maurice, un spleen pareil, il se le garde ! Il le déguste par petits morceaux. Le laissant bien fondre sous la langue, dans sa bouche, sur ses joues.

Mais déjà des cruels viennent l'en sortir.

Trois heures bien passées, Maurice est chez lui.

Loukoum.

Evidemment.

Publié dans Maurice

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M
Déjà un jour, j'expliquerais l'utilisation du present perfect en anglais.Ensuite, je t'ai pas appelé Brésil, c'est ton alter ego, que j'ai appelé Brésil !
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B
Why the hell did you call me brésil? <br /> R u nut?
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